Tamil Classics


La musique classique de l’Inde est caractérisée par deux styles bien distincts : hindoustani en Inde du Nord et carnatique en Inde du Sud. Ces deux traditions musicales possèdent des racines communes mais leurs réalités contemporaines sont très différentes.

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La musique classique indienne

La musique indienne tire son origine des Vedas (4000 – 1000 avant J-C). Les Vedas, sont les textes les plus sacrés de l’Inde et contiennent un ensemble de poésies, d’invocations et de mythes sous la forme de chants sacrificiels adressés aux dieux.

Au cours des siècles, grâce aux apports de savants tels que Bharata, Matanga, Sarangadeva et Venkatamakhi, cette musique continua à se perfectionner. Ensuite il y eut une séparation entre deux systèmes distincts, la musique de l’Inde du Sud (Carnatique) et celle du nord (Hindustani) suite aux envahissements de l’Inde du Nord aux 12ème et 13ème siècles par les musulmans venus d’Asie Mineure pour répandre l’Islam.

 

Au Sud, la musique continuait à se développer dans le sens de l’impulsion originale, sans influence extérieure, et on l’appelait musique carnatique (ce qui signifie ancienne ou traditionnelle en tamoul).La musique indienne est basé sur le système de ragas et de talas. Le raga (mode) est défini comme ce qui plaît à l’esprit dans les traités anciens de musique. Chaque raga est basé sur une échelle de 5, 6 ou 7 notes et il incorpore des ornements mélodiques (gamakas) et des micro-tons (srutis). Chaque raga a des notes prédominantes et est caractérisé par des traits et des couleurs qui permettent aux auditeurs avertis de le reconnaître facilement. Le tala (système de cycles rythmiques) est le deuxième axe de la musique indienne. Il est basé sur un fondement mathématique. Il y a sept talas de base et chacun engendre à son tour cinq talas distincts, ce qui fait en tout 35 talas.

Le répertoire de la musique carnatique peut être divisé en deux catégories : certaines formes sont réservées pour l’apprentissage et pour l’acquisition d’une maîtrise technique, alors que d’autres sont réservées pour les concerts. A l’origine, toutes ces compositions se concentraient sur la musique vocale et, par conséquent, elles comportent des textes qui sont pour la plupart dévotionnels. Par la suite, elles étaient jouées par divers instruments. Chaque composition est écrite dans un raga et correspond à un tala.

La musique indienne est certainement l’un des systèmes musicaux le plus complexe de par ses structures mélodiques et rythmiques très développées. Pendant des siècles cette musique était transmise entièrement oralement, d’une génération à l’autre. L’écriture musicale ne sert que d’aide mémoire, et la méthode d’enseignement toujours vénérée est celle du Guru-Sishya Parampara, (Guru =maître, sishya = disciple, parampara = tradition). Cette relation privilégiée entre maître et disciple est toujours considérée comme la seule authentique voie de l’enseignement et de transmission.

Tamil Classics

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Manickam Yogeswaran s’est imposé ces dernières années comme un des grands chanteurs de la musique carnatique dans ce qu’elle a de plus actuelle. Entendons par là que détenteur d’une tradition nourrie par des siècles de transmission orale, cet artiste a su avec exigence porter cette musique à un très haut degré et lui insuffler une interprétation très contemporaine. Manickam Yogeswaran, c’est aussi une présence des plus charismatique où la gestuelle, délicate et magnifique donne à l’expression vocale une « matière scénique » très communicative.

Disciple du grand T.V. Gopalkrishan « le guru par exellence » cet artiste dans son parcours traditionnel s’est également imposé pour la mise en musique du « thirukural » ouvrage datant de 2500 ans et référence importante de la langue tamoul.

Ce travail artistique et musicologique lui à valu d’obtenir le « Kalaimamani » rare distinction, jusque là jamais donnée à un artiste tamoul sri-lankais. Mais par delà les arcanes de la tradition, Manickam Yogeswaran est aussi un artiste habitué des scènes londoniennes et berlinoises cosmopolites osant avec non moins d’exigence musicale, le mélange des styles

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Invité régulier des grands festivals internationaux, il est aussi le fondateur de l’Asian Scholl of Arts de Londres et enseigne la musique carnatique à la Global Music Academy de Berlin. En dehors de ses enregistrements personnels dont « Thirukkural » en 1985 et « Tamil Classics » en 1996 produit par la compagnie allemande European Record, on peut aussi l’entendre sur la bande son du film Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick.

Ses accompagnateurs :
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Senthil et Balakumar Paramalingam sont deux jeunes instrumentistes respectivement violoniste et percussionniste (mridangam). Egalement originaires du Sri Lanka, ils ont grandi dans l’apprentissage de la tradition musicale carnatique et dans le contexte d’un exil familial.. L’enseignement et le leg cette tradition, ils le doivent d’abord à leur père Sinathamby Paramalingam lui-même joueur de mridangam et de ghatam. Leur cheminement artistique est comme le veut la tradition, celui d’un apprentissage auprès de nombreux maitres de la tradition carnatique mais également celui d’une forte imprégnation musicale et d’une expérience de la scène dues à la multiplicité des concerts qu’ils ont donné sur d’importantes scènes.

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Senthil et Balakumar sont aussi des « acteurs » importants de la vie musicale de la communauté tamoule en France.

A ce titre, ils sont en quelque sorte les « passeurs » talentueux du devenir d’une réalité culturelle en exil.

Clip réalisé au Bazarnaom

http://www.youtube.com/watch?v=xdc4MkhxWCg